
Myriam Seurre, accompagnante socio-professionnelle à Intermed
Depuis plus de 20 ans, Myriam Seurre accompagne des salariés au sein d’Intermed.
Quel a été son parcours ? Qu’est ce qui a changé depuis ses débuts ?
Découvrez son métier d’accompagnante socio-professionnelle à travers cet article.
Te souviens-tu de ton premier jour à INTERMED ?
J’avais demandé à effectuer un stage pour découvrir la structure, dont on m’avait parlé très positivement. J’étais très intéressée par son approche et ses valeurs.
Je suis donc arrivée en stage en 1998, avant d’être embauchée en CDI quelques mois plus tard. À l’époque, je sortais d’un DEA en psychologie linguistique.
Comment définirais-tu ton métier à quelqu’un qui ne connaît pas l’IAE ?
J’accompagne des personnes en difficulté d’emploi au sein d’une structure qui leur propose à la fois des missions de travail et un accompagnement socioprofessionnel.
L’objectif est de les aider à développer ou valider des compétences, lever leurs freins et cheminer vers une solution durable.
Qu’est-ce qui a le plus évolué à INTERMED depuis ton arrivée ?
Lorsque je suis arrivée, l’équipe était très réduite : il y avait Françoise Leroy, la fondatrice et directrice, et nous n’étions que deux salariés.
J’ai vu l’équipe s’étoffer progressivement, ainsi que l’arrivée de Mathilde Huot-Marchand, qui a repris la direction lors du départ à la retraite de Françoise.
Le public accompagné a également évolué. À mes débuts, nous recevions majoritairement des femmes, souvent nouvellement arrivées en France, qui se tournaient vers l’aide à la personne.
Nous intervenions même un peu dans le bâtiment, grâce à un dispositif permettant aux salariés d’être formés par des chefs d’entreprise volontaires (avec la CAPEB et l’AFPA).
Enfin, j’ai vu les marchés se développer, ce qui nous permet aujourd’hui encore de proposer un volume conséquent de missions.
Quelles sont les différences majeures entre tes débuts et aujourd’hui ?
La révolution informatique ! Il a fallu s’adapter progressivement à de nouveaux outils, sans perdre de vue que l’humain reste au cœur de notre métier.
Le réseau de partenaires, devenu très dense, est aussi une grande évolution. C’est extrêmement enrichissant et cela facilite l’orientation et l’accompagnement des salariés.
Et puis il y a le GAP (groupe d’analyse des pratiques). C’est un espace précieux, où l’on peut échanger et analyser des situations dans un cadre bienveillant et confidentiel. On se sent soutenue, moins seule.
Quelle est ta philosophie d’accompagnement ?
Pour moi, l’essentiel est de travailler avec la personne, dans un échange réel, avec empathie et sans jugement. Cela rejoint mes valeurs personnelles.
J’ai besoin de comprendre les personnes à travers ce qu’elles acceptent de partager, afin de construire des réponses adaptées, toujours dans un certain cadre.
C’est aussi accepter de prendre des risques mesurés, car nous accompagnons parfois des publics en grande difficulté.
Je trouve formidable de pouvoir accompagner les personnes tout en leur proposant ce pour quoi elles viennent : du travail.
Mon objectif est qu’elles deviennent actrices de leur parcours, qu’elles reprennent confiance. Je leur donne les outils nécessaires… et je leur fais confiance.
Quels sont les moments qui t’ont le plus marquée ?
L’un des moments les plus marquants reste la première fois où j’ai dû prendre la parole en Assemblée générale, dans un grand amphithéâtre rempli de monde, pour expliquer mon métier. C’était très impressionnant !
Et une réussite dont tu es particulièrement fière ?
La plus belle réussite, c’est lorsque je croise d’anciens salariés des années plus tard.
Ils me reconnaissent, viennent me saluer et sont encore en poste. Certains repassent même à INTERMED pour nous donner des nouvelles.
C’est un vrai plaisir de voir qu’ils gardent un bon souvenir de leur accompagnement.
Qu’aimerais-tu que les gens comprennent sur ton métier ?
Beaucoup de personnes ont des préjugés sur les personnes que l’on accompagne.
J’aimerais qu’elles sachent que nos salariés doivent faire preuve de courage : ils acceptent des métiers parfois très contraignants, font beaucoup de déplacements… Ils méritent pleinement un accompagnement.
Notre travail repose sur la rencontre, l’écoute, le soutien, l’entraide et la co-construction.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui débute comme accompagnant socio-professionnel ?
Il faut être polyvalent, curieux, aimer le travail collectif et avoir une vraie envie d’aider l’autre.
Il est souhaitable d’avoir des notions de droit du travail et de se tenir informé de l’évolution des politiques publiques. Les différentes instances autour du secteur de l’insertion ont beaucoup évolué.
C’est un métier où l’on sort régulièrement de sa zone de confort ; il nécessite de l’écoute active, beaucoup de recul, et la capacité à interroger sa pratique.
Et surtout : ne jamais oublier que nous travaillons avec des personnes, pas avec des problématiques.
